ALÈS L’école des Près-Saint-Jean portera le nom d’une figure de la Résistance dès la rentrée

<p>Il l&#39;attendait depuis fort longtemps, le savait depuis un petit moment, et a fini par le d&eacute;clarer officiellement ce jeudi 1er juin. Directeur de l&#39;&eacute;cole &eacute;lementaire des Pr&egrave;s-Saint-Jean, Thierry Olivier avait convi&eacute; les parents des 150 &eacute;l&egrave;ves pour une apr&egrave;s-midi festive et riche en symboles. <em>&quot;Il s&#39;agit du premier temps fort d&rsquo;un projet initi&eacute; en f&eacute;vrier 2022&quot;</em>, s&#39;est-il f&eacute;licit&eacute; au micro face &agrave; une assistance bruyante et impatiente.&nbsp;</p>

<p>Apr&egrave;s lui, Christian Chambon,&nbsp;adjoint au maire d&#39;Al&egrave;s d&eacute;l&eacute;gu&eacute; &agrave; l&#39;&Eacute;ducation, confirmait ce qui se tramait depuis plusieurs mois. <em>&quot;Le maire a&nbsp;officiellement valid&eacute; le nom de Germaine Tillion.&nbsp;La maternelle portera le nom de Jos&eacute;phine Baker&quot;</em>, a-t-il scand&eacute;. Les deux entit&eacute;s de ce qui formait jusqu&#39;&agrave; aujourd&#39;hui l&#39;&eacute;cole des Pr&egrave;s-Saint-Jean avaient l&#39;intention de se trouver un nouveau nom avec un objectif :&nbsp;s&#39;ouvrir au-del&agrave; des fronti&egrave;res du quartier.</p>

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<p>Une qu&ecirc;te renforc&eacute;e en f&eacute;vrier dernier lorsque la direction d&eacute;partementale acad&eacute;mique avait &eacute;mis l&#39;intention de supprimer une classe de l&#39;&eacute;tablissement, avant d&#39;y renoncer. <em>&quot;Il y a un an et demi,&nbsp;le maire nous a accord&eacute; une entrevue. &Ccedil;a a &eacute;t&eacute; le point de d&eacute;part pour nous permettre d&#39;ouvrir l&#39;&eacute;cole vers l&#39;ext&eacute;rieur. On est parti sur diff&eacute;rentes pistes, dont Jos&eacute;phine Baker, Simone Veil et Louise Michel&quot;</em>, rejoue le directeur de l&#39;&eacute;cole.&nbsp;</p>

<p>Finalement, le parcours de Germaine Tillion et <em>&quot;son attachement &agrave; l&#39;Alg&eacute;rie&quot; </em>ont prim&eacute; aux yeux des parents. <em>&quot;&Ccedil;a nous a sembl&eacute; &ecirc;tre un petit plus&quot;</em>, justifie Thierry Olivier, qui reconna&icirc;t avoir&nbsp;d&#39;embl&eacute;e choisi de rendre hommage &agrave; une femme. &Agrave; en croire l&#39;adjoint &agrave; l&#39;&Eacute;ducation, la c&eacute;r&eacute;monie officielle avec d&eacute;voilement de la nouvelle plaque devrait avoir lieu&nbsp;<em>&quot;en octobre prochain, sans doute&nbsp;avant les vacances scolaires de la Toussaint&quot;.</em></p>

<p><em>&quot;&Ccedil;a sera la premi&egrave;re &eacute;cole Germaine Tillion dans le Gard&quot;</em>, se r&eacute;jouit Thierry Olivier, lequel aimerait que &ccedil;a arrive <em>&quot;le plus t&ocirc;t possible&quot;</em>. Si elle lui r&eacute;clame un peu de patience, la municipalit&eacute; al&eacute;sienne lui aurait promis <em>&quot;quelque chose qui aura de la figure&quot;</em>, autrement dit <em>&quot;une belle plaque&quot; </em>qui sera peut-&ecirc;tre accroch&eacute;e <em>&quot;sur le fronton principal&quot;</em>, ouvert sur la place de Belgique o&ugrave; tr&ocirc;ne le lyc&eacute;e JBD.&nbsp;</p>

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<p>S&#39;il ne s&#39;est pas op&eacute;r&eacute; en un claquement de doigts, ce changement de nom pour le moins r&eacute;fl&eacute;chi s&#39;est accompagn&eacute; d&#39;un projet &eacute;ducatif entam&eacute; il y a plus d&#39;un an. C&#39;est le fruit de ce travail de longue haleine, soutenu par la Ville,&nbsp;l&#39;&Eacute;ducation nationale et le Centre national du livre,&nbsp;qui &eacute;tait pr&eacute;sent&eacute; aux parents d&#39;&eacute;l&egrave;ves ce jeudi. Tout a commenc&eacute; par la projection du court-m&eacute;trage con&ccedil;u par les &eacute;l&egrave;ves sous la houlette du r&eacute;alisateur Jean-No&euml;l Criton, et qui a permis aux bambins de <em>&quot;s&rsquo;approprier les &eacute;tapes de la vie de Germaine Tillion&quot;</em>.</p>

<p>Le r&eacute;alisateur dit avoir eu affaire &agrave; <em>&quot;des enfants motiv&eacute;s,&nbsp;avec de belles id&eacute;es&quot;</em>, lesquels ont travaill&eacute;&nbsp;par petits groupes &agrave; la conception des d&eacute;cors, r&eacute;alis&eacute;s avec des mat&eacute;riaux de r&eacute;cup&eacute;ration. Apr&egrave;s quoi, une lecture par les &eacute;l&egrave;ves d&#39;extraits du livre qu&#39;ils ont eux-m&ecirc;mes &eacute;crit avec l&#39;aide de l&#39;auteure Anne Combe s&#39;est laiss&eacute;e appr&eacute;cier. &Agrave; la rentr&eacute;e prochaine, ces petits livres retra&ccedil;ant la riche vie de celle qui est d&eacute;c&eacute;d&eacute;e en&nbsp;2008 au cours de sa 101e ann&eacute;e seront vendus dans plusieurs librairies al&eacute;siennes.&nbsp;</p>

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<p>Au cours de leurs travaux, les 150 &eacute;l&egrave;ves de l&#39;&eacute;cole se sont familiaris&eacute;s avec le parcours inspirant de&nbsp;cette ethnologue, figure de la R&eacute;sistance pendant la Seconde Guerre mondiale. On est en&nbsp;1940 lorsqu&#39;elle s&#39;engage contre l&#39;occupant nazi. Germaine Tillion organise l&#39;aide aux prisonniers de guerre, collecte des informations pour Londres et&nbsp;procure de faux papiers aux clandestins, entre autres.&nbsp;En 1942, elle risque la peine de mort apr&egrave;s son arrestation par le contre-espionnage allemand. Apr&egrave;s quatorze mois d&#39;internement en France, elle est d&eacute;port&eacute;e dans le camp de Ravensbr&uuml;ck o&ugrave; elle finit par &eacute;chapper &agrave; la mort.</p>

<p>Dix ans plus tard, elle fait appr&eacute;cier son&nbsp;r&ocirc;le de m&eacute;diatrice durant la guerre d&#39;Alg&eacute;rie. Il en faudrait bien plus pour se pr&eacute;tendre exhaustif au sujet de la vie de celle qui est&nbsp;entr&eacute;e&nbsp;au Panth&eacute;on en 2015. L&#39;exposition libre pr&ecirc;t&eacute;e par l&#39;association Germaine Tillion qui &eacute;tait d&eacute;voil&eacute;e dans la cour de l&#39;&eacute;cole ce jeudi apr&egrave;s-midi soutient davantage cette intention. Avant de la d&eacute;couvrir, les parents d&#39;&eacute;l&egrave;ves ont assist&eacute; en ext&eacute;rieur &agrave; un spectacle m&ecirc;lant&nbsp;danse, chant et&nbsp;lecture de&nbsp;po&egrave;mes.&nbsp;Flottait alors un air de f&ecirc;te de l&#39;&eacute;cole, traditionnellement organis&eacute;e un poil plus tard dans l&#39;ann&eacute;e.</p>

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